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J'ai recommencé à serrer les dents. - par Kérénisse
Il faut avouer que ...
Il faut avouer que le besoin d'écrire arrive aux moments inattendus. En l’occurrence je ne m'attendais pas à écrire cet article, à 00h20, déterminée à continuer mon Guillaume Musso -L'appel de l'Ange- et à filer au lit. On hésite à parler de ça, on se dit ''Non Mélodie, inutile de parler de ce qui te rend mal sur ton blog, tu n'es pas là pour partager ça'' et pourtant si : mon blog suit ma vie, mes joies comme mes peines.
Il faut avouer que depuis plusieurs mois je ne vais pas bien. Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas partier dans le mélodrame de mes problèmes personnels.
Mais voilà j'ai remarqué.
Remarqué il y a quelques semaines, que de nouveau, je serre les dents.
Ce vieux tic -ou toc-, que j'ai toujours eu, qui m'avait doucement abandonné dès que j'ai quitté la maison familiale. Ce serrage de dent, tel un étau, à m'en faire mal, et pas qu'un peu. Je ne me mords pas la joue, je ne me mords pas la langue, je serre juste mes dents, très fort. Très très fort. Ce signe de stress, de mal-être, de tout mon corps tendu sur le qui-vive, toujours dans l'attente d'un danger, que ce soit dans mon lit, sous ma douche, sur les bancs de la fac ou avec les copines.
Ces dents serrées, ça m'a tellement étonnée de les retrouver. On oublie si facilement les choses, j'avais oublié depuis le temps, à quel point cela était significatif de mon mal-être. D'avoir toujours peur de quelque chose, toujours mal, car tu sais que tu ne va pas bien et que tout peut t'arriver. Tu peux passer une bonne journée puis déprimer; bouquiner avec un thé puis repenser à ta vie, à ta sale vie un an en arrière. C'est vicieux, très vicieux.
"Mais Mélodie, tu dois arrêter de serrer aussi fort ta mâchoire ! Tu t’abimes les dents !" me disait l'ortho-dentiste. Bah voyons espèce de clown, tu penses que ça se règle comme ça. C'est comme les gens qui me disent "Oui bon t'es insomniaque parce qu'il y a mentalement une source de mal-être qui t'empêche de dormir, il suffit de trouver laquelle". Tu me fais doucement rigoler mon gars.
Et ouai mes dents, mes fichues dents. Déjà j'suis née avec une dent manquante, déjà incomplète à la naissance, alors forcément tout s'est cassé la gueule. Mais appareil dentaire passé, problème réglé. Le médecin qui me sort "à force de serrer autant tes dents elles finiront par se casser et se déchausser avant tes 40 ans". Vas-y rajoute-en une couche. Ah oui puis je grince la nuit. Si si. Éveillée je n'y arrive pas car ça me fait beaucoup trop mal, mais la nuit, chaque nuit, je grince très fort des ratounes, je réveille les gens qui dorment avec moi, carrément impressionnés. Et au réveil aucune douleur.
Donc vous l'aurez compris. Le jour je serre la mâchoire à l'en exploser. La nuit je grince des dents.
Et puis les problèmes eh ben ... Nombreux, en cours de résolution ou pas. Certains problèmes n'ont aucune solution -car oui la mort est inéluctable-.
Je connais des personnes qui ont tout et ne sont pas heureuses, des personnes qui n'ont rien et sont heureuses, des personnes qui ont les capacités mais pas la confiance et vice-versa.
Moi je suis un peu tout à la fois.
Des problèmes. Peu ou pas de solution.
Mais une chose qui ne me quitte jamais : mon courage.
Ça peut paraitre bateau dit comme ça. En fait c'est bien plus que "mon courage". Ce serait plutôt "mes valeurs", "mes croyances", "ma personne".
Je remonte doucement la pente, je fais de mon mieux. La source d'un mal-être est souvent extérieure, mais le début de toute source de bien-être est intérieure.
Alors je remonte dans les méandres de mon cerveau, je m'explore à fond. Je me sonde et réfléchis.
Je retrousse les manches de mon pull blanc, et je continue, à envisager, envier, désirer la lumière en haut de la pente.
Et je continue de me battre contre moi-même, pour moi-même, avec moi-même. Je serre les dents, mais différemment.
J'ai recommencé à serrer les dents.
Mélodie.
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